Introduction
Pourquoi un “Amour éternel” ?
Moi, Maria, je vous explique pourquoi.
A l’âge de vingt ans j’ai quitté mes parents et ma
sœur jumelle ― nous étions et nous sommes toujours une famille unie.
Une raison particulière a provoqué ma venue dans
ce merveilleux pays.
Je tenais une correspondance régulière, avec un
garçon portugais qui vivait en France depuis deux ans déjà. Il avait vu ma photo
chez une connaissance de ma famille où il allait tous les jours et, après avoir
demandé qui j’étais, il commença à m’écrire : cela dura deux ans.
Lorsque j’ai accompli mes vingt ans, il me demanda
en mariage par lettre à mes parents.
Au vu de cette demande, mes parents me demandèrent
quelle était ma décision. Sur ma réponse affirmative, ils me permirent de venir
en France pour me marier avec ce jeune que je ne connaissais que par photo
interposée !
Mon passeport en poche et les valises prêtes, j’ai
pris le train pour me rendre à Paris, gare de Lyon.
Il m’y attendait avec impatience : nous allions
enfin nous connaître autrement que par photo.
La rencontre fut très singulière, car nous nous
sommes regardés un instant, avant de nous jeter dans les bras l’un de l’autre :
cela reste un souvenir impérissable.
Gare de l’Est, à Paris, nous avons pris un autre
train qui nous a amenés à Reims. Je suis allée habiter chez mon oncle et nous
sommes vus tous les jours. Au bout de trois mois, le temps de faire toutes les
démarches administratives, nous nous sommes mariés, après la fête de Noël de
cette année-là. Ce fut un jour mémorable et plein de bonheur.
Les mois se sont écoulés tranquillement et notre
bonheur était total, nous nous aimions tendrement.
Deux ans plus tard nous sommes allés passer nos
vacances à Porto. Mon mari ne connaissait pas encore ma famille. Cette rencontre
fut bien joyeuse et festive : mon mari ne connaissait pas non plus le
Portugal ― il était né dans les îles ―, alors mes parents, ma sœur et mon
beau-frère se sont employés à lui faire visiter toute la région du nord qui
reste pour nous la plus belle du pays.
Les vacances terminées, nous sommes rentrés dans
notre foyer et notre vie de jeune couple continua son cours, dans un grand
bonheur et une heureuse complicité.
Nous travaillions tous les deux, maintenant, dans
la même usine, une usine qui n’était distante de notre maison que de quelques
centaines de mètres. Tout allait pour le mieux, jusqu’au jour où nous avons
appris que l’usine allait fermer.
Afin de ne pas rester inactif, au moment où cela
arriverait, mon mari commença à chercher un autre travail et, l’ayant trouvé,
nous avons dû déménager, pour éviter les grands déplacements.
Je n’ai pas trouvé de travail tout de suite,
alors, je me suis inscrite au chômage, ce qui me permettait de ne pas perdre mes
droits et de recevoir un peu d’argent, pendant que je cherchais un emploi.
Comme cela paraissait difficile, j’ai mis une
annonce dans un journal, espérant trouver ainsi plus vite un employeur.
Mais il était dit que je ne commencerais pas à
travailler tout de suite. En effet, je me suis trouvée enceinte et j’ai alors,
en tout cas pour le moment, abandonné ma recherche d’emploi.
Le temps passait et, notre amour paraissait
augmenter et notre bonheur aussi : nous allions être parents à notre tours !...
Le grand jour de la naissance est arrivé. C’était
une fille, une belle petite fille qui nous comblait de bonheur et d’une joie
indicible. Combien avions-nous de tendresse à donner à cet enfant, fruit de
notre amour !
Si notre bonheur avait été grand jusque
là ― j’aimais passionnément mon mari ! ― Ce bonheur l’était encore davantage
avec l’arrivée si attendue et désirée de notre bébé.
Le temps passe et notre enfant grandit. Chaque
jour elle nous faisait découvrir de nouvelles choses, de nouvelles surprises.
Tous les parents doivent, certainement, ressentir ces mêmes émotions devant ces
nouvelles découvertes.
Mais un jour, un « jour pas fait comme les
autres », mon mari fut victime d’un grave accident qui le mit dans
l’impossibilité de travailler.
Devant cette nouvelle situation j’ai dû me lancer
dans la recherche d’un emploi pour subvenir aux besoins de mon foyer. Pour ce
faire, j’ai de nouveau fait paraître une annonce dans le journal local, où je
proposais mes services comme employée de maison. |